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Index des récits

Joseph Chetaille

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Louis Chetaille

Récits de Joseph Chetaille

Ma première dégustation du vin jaune avec Jean

Joseph Chetaille - Février 2015

Dans les années 1958/1959, papa et Jean plantaient environ 4 hectares de pommes de terre. Elles étaient destinées à l’engraissement des cochons, à la consommation alimentaire, dont une partie vendue par l’intermédiaire d’un marchand de Charlieu et conditionnées en sac de 50kg et une partie à la féculerie de Feurs.

Heureusement, papa avait acheté une arracheuse tirée par 2 chevaux. Le ramassage, en principe l’après-midi, était effectué par papa, maman, Odette (la plus habile à remplir les paniers) et moi-même, alors que Jean était surtout occupé à verser les paniers dans un tombereau qui suivait la petite troupe.

Les caves des Bruyères étaient insuffisantes pour le stockage d’une telle récolte. Les cousins (Chetaille – Chinardet) propriétaires de la grande maison au bourg de St Igny avaient accepté de mettre à la disposition de papa la grande cave souterraine et qui avait accès avec l’extérieur par un plan incliné. Autrefois, ce grand bâtiment était exploité par Louis Chetaille pour plusieurs activités : épicerie - marchand de charbon - marchand de vin - divers transports, etc...

Voici une copie d’une affiche « semaine de 40 heures » émanant des marchands de vin du canton de Chauffailles, en date du 10 mai 1937 !!
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Le déchargement des tombereaux se faisait à l’aide d’une grande corbeille en osier. Vue la contenance, il fallait être deux pour la porter. Cette tâche incombait à Jean et à moi- même.

Par une chaude journée d’automne, avec Jean, nous procédions au déchargement de cette cave au bourg de St Igny. Ce n’était pas la coutume d’emporter des boissons pour le ramassage des pommes de terre, mais la soif nous tenaillait !!!

Jean avait repéré que notre cousin disposait d’un stockage important de bonnes bouteilles, bien rangées dans des boisseaux alvéolés en terre cuite. Etant donné le nombre, une de plus, une de moins, nous avons jugé que nous pouvions prélever une bouteille. Jean porta son choix sur une bouteille de vin jaune du Jura. Pour ma part, je n’en connaissais même pas l’existence. Jean (qui avait toujours les bons outils au bon moment) sortit son tire-bouchon. La dégustation se fit au goulot et nous régala pour l’après-midi !!

Inutile de préciser que celle-ci resta confidentielle, à l’époque, entre nous deux !!

Pourquoi je n’ai pas fait de service militaire

Joseph Chetaille - Février 2015

Lorsque nous avions 20 ans, le service militaire était obligatoire. Ce passage obligatoire pour les garçons passait par une première étape : le recensement dans les mairies, appelé CONSEIL DE REVISION à l’âge de 19 ans. Pour ma part, c’était le 19 mars 1958 (tiens, tiens le jour de la St Joseph, peut-être que...).

Tous les conscrits devaient se présenter physiquement à la mairie de chef lieu de canton. Après l’appel effectué par les gendarmes, on se devait de passer à un entretien individuel avec un médecin militaire. Ensuite on devait défiler dans la salle du Conseil Municipal devant tous les maires du canton et quelques militaires dans la tenue la plus légère. A l’époque, il n‘y avait que des hommes autour de la table. A ce moment on nous annonçait si nous étions aptes au service militaire.

Nous étions, pour ma classe 59, tous convoqués ce 19 mars à la mairie de Chauffailles à 14 heures. La gendarmerie du chef-lieu était aussi présente à notre regroupement. Au bout d’un quart d’heure d’attente, il nous est annoncé qu’il y aurait du retard. En effet, les deux véhicules militaires qui amenaient ces messieurs à Chauffailles s’étaient accrochés entre La clayette et Chauffailles. Ils sont donc arrivés avec deux heures de retard !!

Pendant l’attente et en compagnie des gendarmes, nous nous sommes tous retrouvés dans les cafés de la place... Et, là, nous avons consommé sans modération. A l’époque c’était surtout du vin en pot. Tous les conscrits étaient plus que gris (moi en particulier), y compris et surtout les gendarmes ! Pour ma part, j’étais coiffé du képi du chef de la brigade (impensable de nos jours !!)

16 heures arrivent et voilà nos militaires. Rassemblement devant la porte d’entrée de la mairie. Mais une difficulté majeure survient : les gendarmes étaient dans l’incapacité de faire l’appel. Alors, nous étions un véritable troupeau.

Après avoir déposé mon képi, je me suis dis : « Faute d’appel, il faut y aller » ! Je me suis donc présenté le premier dans le bureau de Mr le Maire où se trouvait le médecin militaire. J’ai décliné mon identité. Il sort un dossier sur lequel figurait mon nom. Il faut dire que lors du recensement j’avais produit un certificat médical du docteur Gavot (médecin de la famille, mais je ne suis pas sûr de l’orthographe). Ce certificat faisait état que j’avais eu deux crises de rhumatismes musculaires et articulaires suite à des angines mal soignées.

Là débute un interrogatoire sur ma profession et mes capacités physiques. A l’époque je travaillais sur la ferme des Bruyères pendant que Rémy effectuait son service militaire en Algérie. Plus il me questionnait, plus j’affirmais que tout allait bien et plus il était convaincu que je souhaitais effectuer mon service militaire. Plus tard, j’ai appris qu’avec le changement de climat (c’était au moment de la guerre d’Algérie), cela aurait pu me déclencher des crises de rhumatismes qui m’auraient autorisé à demander une pension militaire. Quelle erreur !!

Je me suis vu délivrer un livret militaire avec la mention « exempté ». Quelle aubaine !!! Je devenais le soutien des brunes et des blondes de ma classe !!!!

A la suite de quoi, en mobylette avec mes conscrits de St Igny, nous avons terminé la journée à Beaujeu. Quelle soirée !! Avec un retour difficile vers 5 heures du matin. A cette époque, il y avait peu de circulation et pas de contrôle d’alcoolémie ! Heureusement !!!

Lorsque je suis arrivé aux Bruyères, papa était déjà levé et s’affairait à faire cuire son chaudron de pommes de terre pour les cochons. Aussitôt, une question : « Alors ? » Une réponse : « je suis exempté ! ». Réponse énergique : « Va donc te coucher, nous en parlerons à midi ! ». Ravi de cette décision !

A midi, maman me réveille. Nouvelle question de papa : « Alors ? ». Même réponse : « je suis exempté ! ». Il faut dire que je suis le second et de suite de la fratrie, puisque Michel, lui non plus, n’a pas fait de service militaire. Il est vrai qu’il était fragile quand on sait la carrière de maçon qu’il a fait dans l’excellence et dans la dureté !!...

Beaucoup dans le village ont cru que papa avait des relations. C’était simplement un heureux concours de circonstances.

Quelle chance nous avons eu de vivre une telle jeunesse au sein d’une famille nombreuse !!!

Le jour de la première communion de Rémy

Joseph Chetaille - Octobre 2014

A cette époque la première communion était une grande fête : messe solennelle le matin et vêpres à 15 heures l’après-midi. Bien entendu la famille proche était invitée : parrain et marraine, l’oncle et la tante Louis Durix de St Laurent en Brionnais, l’oncle et la tante Joannès Augros de Chauffailles. D’autres personnes encore et en particulier ce jour-là, notre cousin Dédé Augros, fils de l’oncle et la tante de Chauffailles.

A midi, comme il se devait, tout le monde se retrouvait pour un bon repas dans la salle à manger aux Bruyères. Mais un repas c’est long et les conversations des adultes ne nous captivaient pas !! Nous avions obtenu l’autorisation de sortir de table. Aussitôt, nous voilà lâchés dans la nature et comme ces cérémonies ont toujours lieu au printemps, l’occasion était belle d’aller dénicher un nid de geai ! Rémy en avait repéré un dans un arbre situé dans le pré en face de la maison.

L’expédition était lancée ! Rémy, le plus habile de la troupe, se proposa le premier pour grimper dans l’arbre. Il n’avait pas besoin d’échelle et n’avait jamais eu le vertige ! La besogne fut vite accomplie... Mais lors de la descente, un bout de branche sèche eut la mauvaise idée de se trouver sur son trajet !! Il va de soi qu’il était dans sa tenue de communiant, en particulier, il portait un beau pantalon neuf !!

Et ce qui pouvait arriver arriva : CRACK ! Un bel accroc dans l’arrière du pantalon !

Catastrophe ! L’heure des vêpres approchait ! Comment faire ? C’est là que le secours de Marguerite fut de la plus haute importance ! Vite, une aiguille et avec du fil noir et en un tour de main, elle effectua un bourrelet, tant bien que mal, pour masquer la déchirure du pantalon. OUF ! Tout allait pour le mieux !

Mais à la sortie des vêpres, les communiants quittaient le choeur de l’église et sortaient en premier par l’allée centrale, sous le regard des familles. Maman avait les yeux fixés sur Rémy qui n’était pas rassuré. Pour cette revue ! Et là maman s’aperçut de ce rapiéçage qui ne pouvait pas échapper à la vue de chacun lors de cette sortie d’église !

Inutile de dire que l’accueil, au retour à la maison, fut énergique car cet incident mit nos parents dans une belle colère... clôturée par une leçon de morale !!!

Le jour du mariage de Marguerite et Augustin en 1952

Joseph Chetaille - Octobre 2014

Tout au long de cette année 1952, une grande effervescence régnait à la maison des Bruyères : l’aînée de la fratrie allait se marier en octobre. Selon la tradition, tout allait se dérouler à St Igny en la demeure de la jeune fille et ce, après que le repas de fiançailles se fut, lui, passé à Coublanc (maison du jeune homme). Il fallut d’abord restaurer la salle à manger. Ensuite, élaborer le menu avec la cuisinière : Adèle Chabannon, maman de Monique (et dénommée Tante Adèle), et enfin habiller de neuf tout le monde : bonne affaire pour le magasin Dravet de Chauffailles et le marchand de chaussures Vermorel de Charlieu venu à la maison avec son camion (pour une dizaine de paires cela valait le déplacement !).

Sous les ordres de Tante Adèle, les jours précédents furent très agités : abattage de poulets, de pintades pour le salmis, fabrication du pain, préparation de tous les plats du menu de midi, du menu du soir. Les desserts étaient compris aussi, bien sûr : îles flottantes, gâteaux divers. Pour cela, l’aide de Marie-Louise Augros, cousine et amie de maman et marraine de Georges avait été requise. Pour la petite histoire, elle avait lancé un défi à nos parents le jour de leur mariage : « Je veux bien être marraine pour le 10ème ! » Elle ne croyait pas si bien dire !

Donc le grand jour arriva ! Tout était bien organisé et prévu. Papa avait même retenu un autocar Michel pour transporter tout le monde à l’église de St Igny. Mais le chemin était étroit, non goudronné. Lorsqu’il se présenta, impossible de faire demi-tour. Le chauffeur continua donc tout droit devant la maison et il trouva, après cinquante mètres, une terre plate, sans clôture qui longeait le chemin. « Belle aubaine, je vais faire demi-tour ici ! »Mais nous étions fin octobre, c’était une terre labourable et avec les pluies d’automne, l’autocar ne fit que quelques mètres dans cette terre avant de s’enfoncer dans le sol et de rester immobilisé !

Papa mit en oeuvre le plan B : la marche à pied pour se rendre au bourg et ceci dans la précipitation car les aiguilles avaient tourné et le temps était compté pour respecter l’heure à la mairie.

Pendant la cérémonie, il fallait tirer l’autocar de ce mauvais pas. A l’époque, il n’y avait pas de téléphone, encore moins de portable et autre moyen de communication. Je ne sais plus qui est allé chercher du secours, mais ce fut Louis Chabannon, père de Monique, qui vint avec son cheval, ainsi que le père Degueurce avec le sien pour ramener l’autocar sur le chemin.

A la sortie de l’église, alors que les cloches sonnaient à toutes volées, l’autocar tout propre nous attendait...

Et les festivités purent se poursuivirent comme prévu !!

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Quelques souvenirs d’enfance de Marguerite Chetaille

Marguerite Grapeloup - Juillet 2006

Notre grand-mère

Nous l’aimions beaucoup, plus disponible que nos parents, elle s’occupait de nous avec beaucoup de patience, nous faisait faire nos devoirs et réciter nos leçons.

Chez elle je cachais mon beau livre des «Fables de La Fontaine ». Elle tricotait nos chaussettes et le soir avec Grand-Père, ils récitaient leur chapelet.

Hélas sa santé déclinait. Un triste jour de novembre, elle me dit : « Je vais bientôt mourir et j’aimerai que le moment venu on m’habille avec ma belle robe en velours noir. Tu le diras à ta maman. ». Quand elle s’est en allée, nous étions tous autour d’elle. Grand-Père lui tenait la main et elle nous a fait ses dernières recommandations.

Notre grand-père

C’était un travailleur acharné, il ne prenait guère de repos. Très tôt le matin il préparait et faisait cuire la nourriture des cochons au fournil.

En ce jour de l’An, c’est là, comme chaque année, que je me précipitais pour lui souhaiter la bonne année. Qu’elle ne fut pas ma surprise quand je le vis sortir de la poche une petite boite en carton. J’ai cru à des crayons de couleur, je me suis dit : « C’est déjà bien ! ». Mais c’était une montre, avec un bracelet noir ! J’étais folle de joie, à 11 ans j’avais une montre... Je l’ai gardée très longtemps en souvenir.

Les lessives

C’est pendant des heures, dans un grand baquet, à l’aide d’un savon de Marseille, que Maman savonnait et frottait le linge. Ensuite c’était le rinçage qu’elle faisait au creux qui se trouvait dans le pré de la maison. Elle se mettait à genou devant une planche, rinçait et tapait le linge avec sa palette et recommençait plusieurs fois.

Un jour, elle était fatiguée et ne pouvait rincer la lessive. « Allons-y toutes les deux. » me dit ma Grand-Mère, « Je te montrerai, nous allons y arriver. ». Je devais avoir 11 ans. C’était ma première lessive.

Un peu plus tard, Maman a eu une machine à laver.

Les vendanges à St Pierre

A St Pierre-la-Noaille nous avions une vigne que Papa allait travailler à vélo pendant toute la saison. Puis arrivait le jour des vendanges. Le char chargé des bennes, des paniers et du casse-croûte pour midi, était attelé au cheval. Le temps n’était pas très sûr, mais il fallait partir quand même : Papa et Louis sur le char, Jean et moi à vélo ! La pluie est arrivée en même temps que nous. Tant pis, nous avions nos capuchons et nous avons vendangé toute la journée.

C’était terminé, mais il fallait rentrer et il pleuvait toujours. Arrivés à Charlieu, Jean et moi nous n’avancions plus (nous étions encore très jeunes). Alors Papa nous a arrêtés et conduits chez des cousins (avec Louis qui était trempé aussi) pour nous faire passer la nuit.

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Quelques souvenirs d’enfance de Rémy Chetaille

Rémy Chetaille - Juillet 2006

Une grosse bêtise

Je ne me souviens plus vraiment de l’âge que j’avais au moment des faits, peut-être 2 ou 3 ans.

Comme chaque début d’après-midi, Maman tirait de l’eau à la bouillotte du poêle pour faire sa vaisselle dans une bassine. Je me rappelle très bien que je m’étais pris d’affection pour une vieille selle de vélo que je trimballais partout. La trouvant un peu sale, j’avais eu la grande idée de la tremper dans la bassine d’eau bouillante, comme le faisait Maman avec les assiettes ! Mais la selle était tombée au fond du baquet... Ni une ni deux, je plongeais mon petit bras potelé pour la récupérer !Je n’ai pas souvenir de la panique que cela a dû engendrer. Par contre, je revois la voiture attelée au cheval, direction Chauffailles, pour consulter en urgence le Docteur Peguet qui exerçait alors à coté du cimetière. Il s’était muni d’une pince pour enlever les peaux mortes avant de me faire un pansement. Inutile de préciser que mon bras gauche en porte toujours les traces

Mais à l’époque, point de Samu !

Ma première coupe de cheveux

A 4 ans j’avais encore mes cheveux bruns et ondulés, qui n’avaient jamais été coupés depuis ma naissance. Tant que j’étais à la maison, cela ne gênait personne. Mais l’heure de l’école avait sonné et il me fallait une « coupe règlementaire » de petit garçon scolarisé. A contre-cœur Maman pris les ciseaux et coupa mes jolies bouclettes !

Au retour de l’école, les grands se demandaient se qu’il s’était passé avec ma tignasse. Je leur répondais simplement « Ils sont partis dans le poêle ! ».

La plus chagrinée était sans doute ma sœur Marguerite car elle adorait me coiffer.

Les durs travaux des champs

Notre père n’avait pas beaucoup de temps à nous consacrer. Il travaillait beaucoup et se levait tous les jours à 5 heures du matin pour accomplir les pénibles travaux de la ferme. Dès que nous étions en âge de le faire, nous aidions de notre mieux. Un jour de moisson, dans la terre « Van de Walle » au-dessus de la maison, notre mère était venue prêter main forte. A l’aide d’un bâton, elle relevait les « javelles » pour dégager le passage de la faucheuse. Alors qu’elle soulevait un paquet d’épis, elle tombait sur un nid de guêpe. Elle s’était mise à courir pour échapper aux bestioles mais celles-ci l’avait piquée à plusieurs reprises. Allergique, notre pauvre Maman, avait enflée de partout. Elle a été bien malade et fatiguée pendant de longs jours.

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Quelques souvenirs d’enfance de Germaine Chetaille

Germaine Déverchère - Juillet 2006

Je me souviens... La grande maison bruissante d’allées et venues, pleine de rumeurs, de portes qui s’ouvrent et se ferment, de pas rapides dans les escaliers, les voix de chacun, les cris d’enfants, les chamailleries... Mon premier souvenir, le plus précis, c’est ma rentrée à l’école. J’avais un joli manteau rouge, fait par Mme Chabannon. Je le revois très bien. On m’avait dit que ce serait formidable l’école, eh bien pas du tout. C’était triste, austère, sans intérêt. Du haut de mes quatre ans à peine, je m’étais dit que ma grand-mère étant malade du cœur et les adultes ayant l’air inquiet, si je me plaignais d’avoir mal au cœur, je n’irais plus à l’école. Ce que je fis. On me demanda où était mon cœur. Là, je n’avais pas prévu. Désemparée, je montrai mon ventre. Le grand éclat de rire qui accueillit mon geste me renvoya à l’école très penaude... Une autre scène très précise se situe dans la cour. Il y avait pas mal de monde, dont les voisins. La conversation était tendue, nous étions en 39, j’avais à peine six ans. Mon père est revenu de la mairie et a dit : « c’est la mobilisation ! », et il s’est mis à pleurer. Je n’avais jamais vu pleurer mon père. J’ignorais ce que voulait dire le mot « mobilisation » et je n’ai pas osé le demander. La situation semblait très grave. Ce mot m’a hantée pendant longtemps.

Et, lié aussi à cette époque, le souvenir de ma sœur Marguerite qui avait dû traverser la route de Chauffailles alors que les troupes allemandes déferlaient par vagues. Elle est rentrée à la maison, pleurant toutes les larmes de son corps et répondant à mon père qui lui disait « mais enfin ils ne t’ont rien fait ! » : « ils m’ont regardée ! ». Nos grands-parents, dans la maison, tenaient une place très importante. J’ai adoré ma grand-mère. Je me souviens des soirs où je m’asseyais sur un petit banc, auprès du poêle à bois aux portes garnies de mica derrière lesquelles on voyait danser les flammes. A la fenêtre, au soleil couchant, apparaissait la première étoile. La voix un peu sifflante de ma grand-mère - elle avait de l’asthme - qui égrenait son chapelet, puis venait la récitation des Litanies de la Ste Vierge dont il me reste ces mots enchanteurs : Etoile du matin, Porte du ciel, Fille de David... Sa mort en 1943, j’avais dix ans, fut un énorme chagrin.

Mon grand-père est mort en 1952. C’était une forte personnalité. Je l’ai longuement écouté raconter ses souvenirs, ses trois ans de service militaire à Bourges dans un régiment de cavalerie, son temps comme ordonnance chez un gradé, les exigences de « Madame », son retour à St-Igny, le choix de ma grand-mère pour épouse... Je me souviens... On me disait « étourdie ». Ainsi, j’avais remplie une bouteille de vin au tonneau à la cave et je la portais par le bouchon ! Le couloir a senti le vin pendant plusieurs jours.

La dernière bouteille d’huile avant la pénurie de la guerre, achetée à l’épicerie de Louis Chetaille au bourg. Il n’avait voulu m’en donner qu’un demi-litre, et rentrant à la maison, pressée que j’étais d’aller jouer, je posai le sac et la bouteille si adroitement que le tout se fracassa au sol... Et puis un soir d’hiver, mon père, lassé de je ne sais quelle chamaillerie, me sortit de la cuisine afin que je me calme dans le couloir. Fort mécontente, j’envoyai un vigoureux coup de pied dans la porte. Le panneau céda et tomba dans la cuisine ! Ma station à genoux dans un coin fut longue... Ma grand-mère, toujours indulgente, observa à juste titre que ce n’était pas le premier coup de pied que la porte recevait. On mit provisoirement un essuie-pieds à la place du panneau manquant car il faisait froid. Le menuisier vint faire la réparation, j’en ai encore honte...

A la maison, nous chantions beaucoup. L’arrivée du poste de radio après la guerre nous mettait en tête beaucoup de chansons. D’ailleurs le curé Lacroix disait que tout ce qui était « Chetaille » chantait peu ou prou. Un jour où nous demandions à notre mère pourquoi elle ne chantait pas, elle avait répondu qu’elle avait eu en effet une belle voix, mais que dix enfants, la voix, ça vous la change !

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Quelques souvenirs d’enfance de Madeleine Chetaille

Madeleine Chetaille - Juillet/Août 2006

Je vais vous parler de la couturière du village, madame Marie Chabanon. C’était une personne très dévouée. A cette époque le prêt-à-porter n’existait pas tellement, alors elle retaillait des vêtements dans d’autres vêtements. Par exemple : avec une jupe que maman ne pouvait plus mettre, elle me faisait une robe. Avec le manteau que ma sœur aînée ne pouvait plus mettre, elle me faisait un manteau... etc.... Mais pour le mariage de Marguerite, j’ai eu une robe neuve, dans un joli velours bleu acheté chez Delcourt à Charlieu. Cette robe avait un joli col « claudine » avec un empiècement à petits plis. Je m’en souviens très bien. Paul et Georges avaient des culottes courtes bleu marine et des blousons blancs qu’elle avait confectionnés. Nous allions tous les trois faire des essayages. Maman nous a accompagnés une seule fois. Ensuite, nous y allions tous seuls. Il fallait passer devant la maison de Philibert Martin. Il était souvent un peu ivre et nous interpellait. Heureusement, les haies étaient hautes. Georges me donnait la main. Paul qui était hardi, regardait s’il le voyait et nous faisait signe. Nous passions alors en courant devant sa maison. Nous ne mettions pas longtemps pour arriver chez la couturière. Ces essayages étaient très longs. Elle mettait beaucoup d’épingles et nous faisait tourner et retourner surtout pour arrondir les robes. Je me souviens qu’elle est venue nous garder pour les funérailles du grand-père François Chetaille, car nous avions la rougeole : Paul, Georges et moi-même. Les funérailles ont eu lieu le 7 février 1952, le matin. Elle avait préparé le repas de midi. Elle nous a fait réciter une dizaine de chapelets car elle était très pieuse. Le couvert était mis à la salle à manger, car mes oncles et tantes ainsi que mes cousins sont restés pour le repas de midi. Je me souviens des jours précédents : elle venait faire un essayage pour la robe de deuil de maman car mon grand-père était très malade. C’était une brave personne qui a rendu beaucoup de services à mes parents. Elle était très douée pour la couture et savait vraiment transformer les vêtements. C’était très important à cette époque surtout pour une famille nombreuse comme la nôtre.

Souvenirs de battage en août

Je me souviens du gerbier que papa faisait dans le pré des chevaux, à côté de la maison. Il le faisait avec des gerbes de blé. L’orge et l’avoine étaient dans la grange.

Quelques jours avant de battre à la machine, maman nous faisait livrer du beurre et des œufs chez le boulanger du village pour qu’il prépare de la brioche pour le café du matin.

La veille au soir, la batteuse et la presse arrivaient dans la cour, tirées par des chevaux. Il y avait aussi un genre de tracteur qui faisait un bruit terrible. Les hommes calaient ces engins pour le lendemain matin.

Les hommes arrivaient vers 5 heures du matin. Nous leur servions le café et la brioche. Ils étaient au travail vers 5h.30 / 6 H ; Ils étaient environ une douzaine et venaient des fermes environnantes. Papa et mes frères « rendaient » les journées de battage avant où après selon l’organisation de la tournée. Rémy a participé aux campagnes de battage plusieurs années de suite.

Ils s’arrêtaient pour une pose vers 8h.30 /9 H. pour manger la soupe. Après le repas de midi, ils changeaient de place la batteuse. Tout le matériel était de nouveau calé vers le gerbier cette fois et le travail se poursuivait jusqu’au soir. Nous servions à boire toutes les heures car il faisait très chaud et avec la poussière, c’était très pénible. Les hommes montaient, sur leur dos, les sacs de grain, au deuxième étage. Le frère de maman, Joannès Augros, rentrait à la cuisine nous faire un petit coucou en redescendant du grenier.

En cuisine, le travail ne manquait pas : légumes à éplucher, poulets à faire rôtir, pot au feu à faire cuire... Le plus difficile était sans doute la mayonnaise qui refusait de prendre à cause de la chaleur. Pas de frigo non plus ni de batteur électrique pour nous aider. Maman s’énervait sur cette mayonnaise... Le travail terminé, les hommes venaient souper. Ils discutaient beaucoup. Le vin et le pousse-café déliaient les langues et cela se terminait par des chansons. Je revois Lucien Mouiller chanter « Les Blés d’Or » et « le temps des Cerises »etc. C’était des journées mémorables.

Ensuite, ceux qui s’occupaient du matériel attelaient les chevaux pour emmener batteuse, presse et tracteur dans une autre cour de ferme.

Anecdote : les chats

J’aimais bien les chats, nous en avions deux à la maison, à cause des souris. Ma préférée était : « Minouche ». C’était une chatte noire et blanche. L’hiver, elle venait se chauffer auprès du poêle. Je la prenais sur mes genoux. Je montais sur la caisse à bois. Elle ronronnait beaucoup. Mes frères m’appelaient : « La mère chatte ». Mais je m’enfichais : j’aimais ma chatte...

Nous couchions : Paul, Georges et moi-même, dans la chambre des parents, à côté de la cuisine, au rez de chaussée. Maman ouvrait la fenêtre pour aérer. Un soir en allant nous coucher, nous avons entendu de petits miaulements. Georges soulève l’édredon et que voit-on ? Minouche avait amené sa nichée dans le lit !! Mes frères et moi étions ravis !! Maman, pas du tout ! Elle chasse la chatte et va chercher un panier pour mettre la nichée. Elle donne le panier à papa. Nous ne les avons pas revus !!

Souvenirs : mes grands-parents

Je me souviens peu de mes grands-parents. De ma grand-mère de Chauffailles : Marie Augros, j’ai un vague souvenir. Je l’ai raccompagnée avec maman jusqu’à la croix d’Arfeuilles car elle venait à pied de Chauffailles en passant par les bois des Combes Noires. Elle me donnait la main.

Je me souviens un peu plus de mon grand-père de Chauffailles en particulier d’une kermesse paroissiale à ST Igny. Il m’avait acheté un sucre d’orge et en arrivant à la maison, il m’avait donné une cigarette. Je n’osais pas la prendre. Mon cousin Maurice Augros me dit à l’oreille : « Elle est en chocolat !! ». Tout le monde s’est mis à rire.

Je me souviens de son décès. Joseph, Paul, Georges et moi-même sommes allés à Lachize à pied, par les bois pour lui donner de l’eau bénite.. En revenant par les bois, je le revoyais sur son lit de mort avec son chapelet dans les mains. Je croyais qu’il dormait. je me souviens des funérailles : maman et ma tante Jeanne pleuraient beaucoup. Elles avaient des voiles noirs à leur chapeau qu’elles rabattaient devant le visage. Le corbillard était tiré par un cheval, nous le suivions jusqu’à l’église. Ensuite, nous avons mangé à Lachize. Les enfants étaient à la cuisine. L’après-midi, maman est venue nous chercher pour aller dans la salle à manger. L’oncle Georges, le frère de mon grand-père qui était prêtre, nous a fait récité le chapelet. Je ne me souviens pas de ma grand-mère de St. Igny, Claudine Chetaille. Elle est décédée l’année où je suis venue au monde.

Je revois mon grand-père de St-Igny assis dans le jardin, sur la bergère sous les poiriers dans l’allée. Le matin, maman lui préparait un bol de petit lait que je lui montais. Il était souvent couché, car il était fatigué. Je revois sa cuisine avec le petit poêle vert. Sur le côté du poêle, on mettait toujours le plat de pommes cuites que maman lui faisait cuire.

Je me souviens de son petit bureau. J’ouvrais ses tiroirs et je sortais les images pieuses, les médailles. Il me disait de ranger tout à sa place. Il était très ordonné.. Il avait aussi bon cœur. Pour le jour de l’an, je lui souhaitais la bonne année et il me donnait une pièce pour mettre dans ma tirelire.

Souvenirs de mon père

Je me souviens des soirs d’été. Quand il faisait chaud, nous nous asseyons dans le jardin pour manger un bol de lait, du pain ou des pommes de terre, pas de soupe ces jours-là !! Quand la nuit arrivait, papa nous montrait l’étoile du berger, la grande ourse, le petite ourse, l’étoile polaire. Il nous faisait écouter le chant du rossignol, le cri de la chouette, le vol d’une chauve-souris. Nous regardions passer un avion éclairé et il disait : « C’est le courrier !! ». Nous le voyions clignoter et longtemps, nous le suivions des yeux. Il passait toujours à la même heure. Nous discutions tard dans la nuit.

Le dimanche, nous allions à la messe de 9h.30. Après, papa allait à la mairie, car il était conseiller municipal et les réunions avaient lieu le dimanche après la messe. Le secrétaire de mairie était notre instituteur. Quand il rentrait à midi, nous guettions sa réaction : si dans la semaine, nous avions eu des mauvaises notes à l’école, nous redoutions que l’instituteur lui en parle. Et parfois, cela arrivait !!

L’après-midi, papa et maman nous emmenaient promener à Mont Seleige. Quand les pêches étaient mûres, nous en ramenions un panier ainsi que des raisins. Nous allions parfois jusqu’à la rivière dans les « Grands Brures ». Quand nous revenions, nous jouions aux petits chevaux. Papa m’a appris à jouer aux dames, au jeu de l’oie, aux dominos, aux sept familles. Le dimanche, il s’occupait de nous.

Parfois, nous allions à Lachize ou à St. Laurent en Brionnais en calèche. A l’intérieur, nous pouvions nous asseoir 3 sur le banc et 3 aussi devant. Le voyage jusqu’à St. Laurent était assez long, car à certains moments papa faisait marcher le cheval. Il ne trottait pas, le temps de le reposer.

Papa aimait beaucoup ses chevaux. Nous en avions 2 : Brunette avait un pelage brun presque noir avec une étoile blanche sur le front. Elle était gentille. Quand nous rentrions de l’école si elle était dans le pré, nous l’appelions et elle venait se faire caresser. Fanfan avait un pelage gris. Il était moins affectueux. Il a fallu s’en séparer car ils étaient devenus trop vieux et ne pouvaient plus travailler, j’ai vu mon père pleurer. Maman et moi avons également pleuré. Je n’ai pas voulu les voir partir. Nous les avons remplacé par un tracteur.

Je me rappelle du départ de Rémy à l’armée. La guerre d’Algérie est arrivée. Je me souviens de sa dernière permission avant son départ pour l’Algérie. Nous nous sommes dit « Au revoir » à la maison. Nous ne l’avons pas accompagné à la gare, cela aurait été trop dur !!

Je suis partie en pension à Charlieu, après mon certificat d’études. Papa et maman m’ont fait promettre de lui écrire toutes les semaines. Pour garder le moral, il avait besoin de savoir que nous pensions à lui... Papa me disait : « Vous êtes tous différents. Chacun a son caractère, mais quand il y en a un qui a besoin d’aide et de réconfort, n’oubliez pas que vous êtes frères et sœurs. Vous êtes 10, mais je ne pourrais pas faire de différence et je ne pourrais pas en perdre un. »

Je revenais tous les 15 jours. Je rapportais les lettres de Rémy car il me répondait. Je me souviens de l’angoisse de mes parents quand les lettres n’arrivaient pas. Le courrier était irrégulier. Les nouvelles d’Algérie arrivaient par le journal et par la radio. Les décès des soldats de la région ne nous donnaient pas le moral.

La santé de papa commençait à se dégrader. Un samedi soir, alors que je rentrais de pension, papa a eu une forte crise d’asthme, même jusqu’au malaise. Maman était très inquiète. Je le revois prendre des inhalations de poudre Louis Legros qu’il faisait brûler sur la chaudière pour soulager ses crises.

Je revois le retour de Rémy. Depuis plusieurs jours, nous savions qu’il était en route pour la France. Michel allait en moto à la gare de Chauffailles pour voir s’il arrivait par le train de Lyon. En revenant, il nous faisait signe : « Non ! ». Puis, un jour, nous étions tous à table, à midi, nous avons entendu le klaxon d’une voiture. Nous sommes sortis dehors. Louis ramenait Rémy de Lyon. Je ne vous dis pas la joie de le revoir sain et sauf !!

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Quelques souvenirs d’enfance de Louis Chetaille

Louis Chetaille - Juillet 2006

En 1940, à la débâcle de l’armée française, nous avons accueilli deux soldats noirs, sénégalais. Ils nous ont aidé à faire les foins dans les prés dits « de rivière » et nous faisions le guet sur la route pour vérifier qu’il n’y avait pas de convois allemands, afin qu’ils puissent traverser sans risques.

Ils couchaient dans la cabane dans les vignes de « Montseleige » où nous leur portions à manger. A la même époque, sur la place de l’église de St Igny, tous les hommes étaient réunis commentant les évènements. J’ai entendu M. Van de Walle dire : « Cré Dieu, il faut que j’aille à Vienne ». J’ai su beaucoup plus tard qu’il s’agissait de Vienne dans la vallée du Rhône, et qu’il était allé acheter un gros stock de coton, qui lui a permis de faire tourner jour et nuit ses ateliers de tissage pour produire un tissu gris unique, acheté et apprécié pour fabriquer manteaux et pantalons.Quelques années plus tard, j’ai imaginé de voyager gratuitement en autocar. Les cars Michel avaient un vieil engin qui était équipé d’un système gazogène au bois. Il était donc peu rapide. J’avais repéré qu’en haut de la montée de « l’Alouette », il roulait au pas. Un jour je l’ai attendu et je suis grimpé sur l’échelle qui permettait d’accéder à la galerie pour les bagages mais, une fois sur le plat, le car a pris de la vitesse. J’ai cru qu’il ne s’arrêterait pas au bourg ; j’ai donc sauté et me suis retrouvé assommé, étalé sur la route. Je crois que c’est Alexandre CHRISTOPHE, le « marguillier » (dont la principale fonction était d’ouvrir les portes de l’église et de sonner les cloches pour l’Angélus, la messe etc.) qui m’a secouru et a prévenu mes parents. J’ai pu prendre ainsi quelques jours de vacances et une bonne engueulade !

J’aimais bien, à l’automne, ramasser et brûler dans les champs les fanes de pommes de terre, avec Jean. Nous faisions cuire dans la cendre et les braises les quelques tubercules que nous trouvions et c’était un vrai régal ; mais nous aimions aussi les saucissons pendus dans le petit grenier où papa entreposait les grains d’orge, d’avoine ou de seigle, le blé, plus abondant, étant dans le grand grenier. Il y avait aussi la cruche de « pineau » et on y goûtait fréquemment jusqu’au jour où le grand père François s’en est aperçu. Alors là, bonjour les dégâts et la volée de bois vert (une branche d’osier coupée dans le jardin).

La nature était riche en gibier, poissons, grenouilles ; je me souviens des traces de lièvres que papa repérait sur la neige et qu’il allait tuer en emportant son fusil dans un sac à patates, en jute, une serpe sur l’épaule, laissant croire qu’il allait élaguer quelques ronces. Parfois, on attelait le cheval et la tonne à purin (réservoir monté sur roues) pour effacer les traces.

Philibert PREVOST qui venait souvent aider pendant les travaux nous avait appris à pécher les grenouilles à la lampe à acétylène ; nous avons, avec Jean, écumé toutes les mares de la région. Jean MARTIN nous avait enseigné la pose des nasses pour la friture et la capture des truites à la main. Ainsi, nous pouvions fournir ce que maman souhaitait par exemple, une quinzaine de truite un dimanche où nous recevions la famille DURIX de Saint Laurent. Un jour, nous avons failli nous faire prendre par les gendarmes, au bord de la rivière « Le Botoré » mais nous les avions vu et entendu venir, et nous avons prestement grimpé dans les arbres. Ils ne nous ont pas trouvés. Quelle belle enfance nous avons eue !

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